De quoi Daniela Simoes, fondatrice de Miio, s’inquiète-t-elle concernant le contrat de filière ? Plongeons dans les préoccupations de cette entrepreneure avisée pour comprendre les enjeux de sa situation.
Défis relevés par Daniela Simoes face aux objectifs de l’État français
La transition vers un parc automobile plus écologique en France est un des objectifs fortement soutenus par le gouvernement. Dans ce cadre, un contrat de filière avec l’industrie automobile a été signé récemment, prévoyant une hausse considérable de la vente des véhicules électriques. Daniela Simoes, CEO et cofondatrice de Miio, une société portugaise dédiée à la mobilité durable, a exprimé des réserves quant à la réalisation de ces ambitions.
Après une progression notable en 2023 avec 300 000 véhicules électriques vendus, le gouvernement projette une augmentation spectaculaire à 800 000 unités par an à l’horizon 2027. Cette aspiration représenterait environ 45 % du marché total des véhicules en France.
Le scepticisme autour de la faisabilité
En dépit de cet optimisme gouvernemental, Daniela Simoes estime que cet objectif pourrait s’apparenter à une utopie. La principale raison réside dans le faible taux de Français prêts à embrasser l’électrique pour leur prochain achat de véhicule; seulement 9 % l’envisageraient sérieusement. D’après elle, même si l’objectif est louable, sa réalisation pourrait être extrêmement compliquée face à la réticence actuelle du marché.
Les enjeux financiers et psychologiques
Un autre aspect soulevé par Daniela concerne les aides financières actuellement proposées par l’État, jugées insuffisantes pour accélérer le passage à l’électrique. Elle souligne que, au-delà des questions de coûts, de nombreux freins sont liés aux habitudes et aux appréhensions des consomateurs:
- La disponibilité et l’accessibilité des bornes de recharge
- Les préoccupations sur l’autonomie des véhicules électriques
- Les coûts de maintenance et le remplacement de batteries
Ces barrières psychologiques nécessitent de mener à bien des campagnes d’éducation et de sensibilisation pour démontrer les avantages de l’électromobilité et apaiser les craintes.
Les améliorations nécessaires dans l’infrastructure de recharge
Daniela Simoes insiste également sur la nécessité de moderniser les infrastructures de recharge pour refléter les évolutions technologiques et répondre aux besoins des utilisateurs. Elle critique en particulier les réseaux de bornes de recharge qui, trop souvent, fonctionnent hors ligne et requièrent l’usage de cartes physiques, ce qui complique l’expérience de l’utilisateur.
En résumé, si l’ambition affichée par le gouvernement français se veut transformative, elle se heurte néanmoins à des réalités complexes et diversifiées partagées par des acteurs de la taille de Miio. La route vers le tout électrique en France est semée d’embûches qui devront être adroitement gérées pour réussir cette transition énergétique majeure.